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ensuite, avec les épaules déchirées, il fallait reprendre le travail interrompu par la punition. Dans la soirée, un autre supplice commençait pour moi ; on profitait de mon savoir pour me faire faire le travail des bureaux ; il fallait, en un temps toujours insuffisant, écrire ou copier un nombre de pages presque impossible. Et, quand on n’avait pas fini à l’heure voulue, la peine du fouet recommençait plus ou moins cruelle, selon l’humeur plus ou moins excitée du smotritile.

« J’eus le bonheur d’échapper en toute occasion à toute punition corporelle, force de zèle et d’activité ; mais il n’en fut pas ainsi de mes malheureux compagnons de travail. La nourriture était insuffisante et si mauvaise, qu’il fallait la faim qui nous torturait pour manger les aliments qu’on nous présentait.