mouvements, déjà embarrassés par des fers pesants et trop étroits qu’on m’avait mis aux pieds, et je le vendis à un juif de Gytomire. On me passa par la fenêtre, on me coucha dans une téléga (charrette à quatre roues), et l’on partit d’abord au pas, puis, quand on fut loin du village, au grand galop des trois chevaux attelés à ma téléga.
« Alors on me délivra de mon bâillon ; je pus demander pour quel motif j’étais traité ainsi et par quel ordre.
« En un clin d’œil je fus bâillonné et solidement garrotté. »
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« Par l’ordre de Son Excellence le prince général en chef », me répondit un des officiers qui étaient assis sur le bord de la téléga, les jambes pendantes en dehors.
« — Mais de quoi m’accuse-t-on ? Qui est mon accusateur ? »
« — Vous le saurez quand vous serez en présence de Son Excellence. Nous autres, nous ne savons rien et nous ne pouvons rien vous dire.
« — C’est incroyable qu’on ose traiter ainsi un militaire, un homme inoffensif.