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— Mettez-vous là, Maria Pétrovna, dit le capitaine ispravnik montrant le fauteuil qu’il venait de quitter ; vous allez signer le papier que je vais préparer. »

Le capitaine ispravnik eut bientôt fini l’acte, que signa la main tremblante de Maria Pétrovna.

« Partez à présent, Maria Pétrovna, et si vous dites un mot de ces deux cent mille roubles, je vous fais enlever et disparaître sans que personne puisse jamais savoir ce que vous êtes devenue ; c’est alors que vous feriez connaissance avec le fouet et avec la Sibérie. »

Le capitaine ispravnik la salua, ouvrit la porte ; au moment de la franchir, elle se retourna vers lui, le regarda avec colère.

« Misérable, dit-elle tout haut, sans voir quelques hommes rangés au fond de la salle.

— Vous outragez l’autorité, Maria Pétrovna ! Ocipe, Feudore, prenez cette femme et menez-la dans le salon privé. »

Malgré sa résistance, Mme Papofski fut enlevée par ces hommes robustes qu’elle n’avait pas aperçus, et entraînée dans un salon petit, mais d’apparence assez élégante. Quand elle fut au milieu de ce salon, elle se sentit descendre par une trappe à peine assez large pour laisser passer le bas de son corps ; ses épaules arrêtèrent la descente de la trappe ; terrifiée, ne sachant ce qui allait lui arriver, elle voulut implorer la pitié des deux hommes qui l’avaient amenée, mais ils étaient dis-