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Madame Papofski

Comment pourriez-vous être condamné, puisque les actes seraient brûlés ?

Le capitaine ispravnik

Et les copies que j’ai remises à votre staroste et à vos dvarovoï ? »

Mme Papofski demeura pétrifiée ; elle avait oublié la copie que lui avait fait voir le staroste.

Le capitaine ispravnik

Il m’est donc prouvé que vous désirez racheter ces actes, mais que vous ne savez comment faire, et que si je vous indiquais un moyen, vous me le payeriez cent mille roubles.

— Cent mille roubles…, plus si vous voulez ! s’écria Mme Papofski.

Le capitaine ispravnik

Alors il me reste un devoir à remplir : c’est de faire au général prince gouverneur un rapport sur l’offre déshonorante que vous osez me faire, et qui vous mènera en Sibérie ou tout au moins dans un couvent pour faire pénitence : ce qui n’est pas agréable ; on y est plus maltraité que ne le sont vos domestiques et vos paysans.

Madame Papofski, terrifiée.

Au nom de Dieu, ne faites pas une si méchante action, mon cher Yéfime Vassiliévitche. Tout cela n’était pas sérieux.

Le capitaine ispravnik

C’était sérieux, Maria Pétrovna, dit l’ispravnik