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dureté qui les fit frémir et qui leur fit regretter d’autant plus leur ancien maître ; le bruit de la donation de Gromiline à Mme Papofski s’était répandu et avait jeté la consternation dans tous les esprits et le désespoir dans tous les cœurs. Elle leur disait à tous que l’abrock serait décuplé ; qu’elle ne serait pas si bête que son oncle, qui laissait ses paysans s’enrichir à ses dépens. Quelques-uns osèrent lui faire quelques représentations ou quelques sollicitations ;


Mme Papovski poussa un cri de rage. (Page 260.)


ceux-là furent désignés pour être fouettés le lendemain. Mais, quand ils arrivèrent dans la salle de punition, leur staroste[1], qui les avait accompagnés, produisit un papier qu’il avait reçu du capitaine ispravnik, et qui contenait la défense absolue, faite à Mme Papofski, d’employer aucune punition corporelle contre les paysans du général-comte Dourakine : ni fouet, ni bâton, ni cachot, ni privation de boisson et de nourriture,

  1. Ancien, nommé par les paysans pour faire la police dans le village, régler les différends et prendre leurs intérêts. On se soumet toujours aux décisions du staroste ou ancien.