Page:Ségur - Le général Dourakine.djvu/261

Cette page a été validée par deux contributeurs.



XV

LA LAITIÈRE ET LE POT AU LAIT


Après le départ de son oncle, Mme Papofski se sentit saisie d’une joie folle.

« Ils sont bien réellement partis ! se disait-elle. Je reste souveraine maîtresse de Gromiline et de toutes les terres de mon oncle. Je tirerai le plus d’argent possible de ces misérables paysans, paresseux et ivrognes, et de ces coquins d’intendants, voleurs et menteurs. J’ai soixante mille roubles de revenu à moi ; mais six cent mille ! Voilà une fortune qui m’aidera à augmenter la mienne ! D’abord j’enverrai le moins d’argent possible à mon oncle, s’il m’en demande… peut-être pas du tout, puisqu’il m’a dit qu’il avait gardé les capitaux pour ses favoris Dabrovine et Dérigny. Je ferai fouetter tous les paysans pour leur faire augmenter leur