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La servante

Que Dieu te bénisse ! Ton nom était déjà venu jusqu’à moi. Laisse-moi baiser la main de celui qui a voulu affranchir la patrie. »

Romane releva Maria à demi agenouillée devant lui, et, la prenant dans ses bras, il l’embrassa affectueusement sur les deux joues.

« Adieu, Maria Fenizka ; je ne t’oublierai pas. Silence, on vient. »

Maria s’échappa et rentra dans la maison ; elle n’y trouva personne, tout le monde était dans la rue pour assister au départ des voyageurs. Romane monta dans la berline du général et de Mme Dabrovine ; Natasha avait voulu y monter aussi, mais on l’avait renvoyée.

Le général

Va-t’en rire là-bas, mon enfant ; tu t’accommodes mieux de leur gaieté que de notre gravité.

Natasha

Mais vous allez vous ennuyer sans moi ?

Le général

Tiens ! Quel orgueil a mademoiselle ! Tu me crois donc si ennuyeux que ta mère et Jackson ne puissent se passer de toi, et que ta mère et Jackson ne soient pas capables de me faire oublier ton absence ? Va, va, orgueilleuse, je te mets en pénitence jusqu’au dîner.

Natasha

Pas avant de vous avoir embrassé, grand-père, et maman aussi. Adieu, monsieur Jackson ; amu-