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devait être amusant ! Monsieur Jackson, allez, je vous prie, demander à maman que j’aille avec eux. »

Romane sourit et alla faire la commission.

Madame Dabrovine

Mais, mon cher monsieur Jackson, ils seront trop serrés, et pourtant ils ne peuvent pas rester dans cette berline sans Mme Dérigny.

Jackson, souriant.

Mlle Natasha en a bien envie, madame ; nous sommes bien graves pour elle.

Madame Dabrovine

Que faire, mon père ? Faut-il la laisser aller ?

Le général

Laisse-la, laisse-la, cette pauvre petite ! Comme dit Jackson, nous sommes ennuyeux à pleurer. Allez, mon ami, allez lui dire que nous ne voulons pas d’elle et que je lui ordonne de s’amuser là-bas. »

Jackson s’empressa d’aller porter la réponse.

« Merci, mon bon monsieur Jackson, merci ; c’est vous qui m’avez fait gagner ma cause : je l’ai bien entendu. Attendez-moi tous, je reviens. »

Natasha courut à la première berline ; leste comme un oiseau, elle sauta dedans, embrassa sa mère et son oncle.

« Je ne serai pas longtemps absente, dit-elle ; je vous reviendrai au premier relais.

Le général

Non, reste jusqu’à la couchée, chère enfant ; je serai content de te savoir là-bas, gaie et rieuse. »