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« Déjeunons, dit-il avec calme en se mettant à table. Ici, Natasha, à ma gauche.

Natasha

Mais, mon oncle…, ma tante…, c’est sa place. »

Le général, souriant.

Ta tante est au salon, en train de digérer sa nouvelle fortune, assaisonnée de quelques vérités dures à avaler. »

Natasha ne comprenait pas et regardait d’un air étonné son oncle, sa mère et Romane, qui riaient tous les trois.

« Dans quinze jours tu sauras tout, mon enfant. Mange ton déjeuner et ne t’inquiète pas des absents. »

Natasha suivit gaiement le conseil de son oncle, et l’entendit avec bonheur annoncer leur départ à tous ses gens.

Pendant les derniers jours passés à Gromiline, il y eut beaucoup d’agitation, d’allées et de venues causées par le départ du maître. Mme Papofski parut à peine aux repas, et garda le silence sur sa conversation avec son oncle. Feindre était difficile et inutile, agir et parler sincèrement pouvait être dangereux et changer les dispositions généreuses de son oncle. Ses enfants reçurent du général la défense de jouer avec leurs cousins et avec les petits Dérigny ; Mitineka et Yégor voulurent un jour enfreindre la consigne et entraîner Paul, qu’ils rencontrèrent dans un corridor. Le général passait au bout avec Dérigny et entendit