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Mme Papofski frémit. Son règne sera retardé de deux mois au moins.

Madame Papofski

Il me semble, mon oncle, que dans son état de souffrance vous séparer d’elle serait lui donner un coup fatal. Elle vous aime tellement que la pensée de vous quitter…

Le général

Vous croyez ? Pourquoi m’aimerait-elle autant ?

Madame Papofski

Ah ! mon oncle ! tous ceux qui vous connaissent vous aiment ainsi.

Le général

Comment ! tous ceux que je quitte meurent de chagrin ? C’est effrayant, en vérité. Mais… alors… vous aussi vous mourrez de chagrin ; et vos huit enfants avec vous ! Ce qui fait neuf personnes !… Voyons…, eux n’en font cinq ; c’est quatre de moins que j’aurai sur la conscience… Alors… décidément je reste avec vous.

Madame Papofski

Mais non, mon oncle, ils seront neuf comme chez moi, en comptant les Dérigny !

Le général

C’est vrai ! Mais… la qualité ?

Madame Papofski

Ah ! mon oncle, je ne vaux pas ma sœur ; et mes enfants ne peuvent se comparer aux siens, si bons, si gentils ! Natasha est si charmante ! Et puis M. Jackson ! quel homme admirable ! Comme