« Et vos enfants ! dit-il après quelque hésitation.
Tous comme moi, mon cher monsieur, et tous désirant ardemment pouvoir pratiquer leur religion, seule proscrite et maudite en Russie, parce qu’elle est seule vraie. »
Romane lui baisa respectueusement la main.
Mon cher comte, il serait bon de hâter le départ. Avez-vous fixé un terme ?
J’ai demandé au général Négrinski, qui a acheté Gromiline, d’attendre au 1er juin pour prendre possession.
Encore six semaines ! C’est trop, mon ami ; ne pourriez-vous lui écrire de venir prendre possession en personne le 15 mai ? »
Très bien ! Je vais écrire tout de suite, tu donneras ma lettre à Dérigny, qui la portera lui-même à Smolensk, à la poste. »
Le général se mit à table ; dix minutes après, Romane remettait la lettre à Dérigny en lui expliquant son importance et pourquoi le départ était avancé. Dérigny ne perdit pas de temps.
Mme Dabrovine convint avec son oncle qu’elle se plaindrait vivement de souffrances nouvelles ; que le général proposerait de hâter le départ pour aller attendre la saison des eaux dans un climat plus