Page:Ségur - Le général Dourakine.djvu/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Ma chère petite Natasha, ta bonne action ne sera pas perdue. Repose-toi sur moi du soin de ton avenir. Natalie, tu trouveras dans ce portefeuille dix mille roubles. Ne te gêne pas pour acheter et donner ; je renouvellerai tes dix mille roubles quand ils seront épuisés. Je ne demande qu’une seule chose : c’est que tu m’appelles ton père quand nous serons seuls.

Madame Dabrovine

Je m’abandonne entièrement à vous, mon père ; je ferai comme vous le désirez. »

Le général resta chez sa nièce jusqu’au moment où Dérigny frappa à la porte.

« Mon général, dit-il en entrant, j’ai amené le gouverneur, M. Jackson, que vous m’avez commandé d’aller chercher ; il est dans votre cabinet, qui attend vos ordres. »

Le général sourit de la surprise de Mme Dabrovine et de Natasha, et sortit avec Dérigny.

Natasha

Quel bon et excellent père Dieu nous a donné, maman ! Comme il fait le bien avec grâce et amabilité !

Madame Dabrovine

Que Dieu le bénisse et lui rende le bonheur qu’il nous donne, mon enfant ! L’éducation de tes frères m’inquiétait beaucoup. Me voici tranquille sur leur avenir… et sur le tien, Natasha.

Natasha

Oh ! maman, le mien est bien simple ! C’est de