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Madame Dabrovine

Elle nous croit plus riches que nous ne sommes, ma chère enfant.

Natasha

Maman, comme mon oncle est bon pour nous !

Madame Dabrovine

Oui, bien bon ! il l’a toujours été pour moi et pour ton pauvre père ; nous l’aimions bien aussi.

Natasha

Maman… pourquoi n’est-il pas bon pour ma tante ?

Madame Dabrovine

Je ne sais pas, chère petite ; peut-être a-t-il eu à s’en plaindre. Tu sais que ta tante n’est pas toujours aimable.

Natasha

Elle n’est jamais aimable, maman, du moins pour nous. Pourquoi donc ne vous aime-t-elle pas, vous qui êtes si bonne ?

Madame Dabrovine

Je l’ai peut-être offensée sans le vouloir. Elle n’a probablement pas tous les torts.

Natasha

Mais vous, maman, vous n’en avez certainement aucun. Je le sais. J’en suis sûre.

Madame Dabrovine

Tu parles comme on parle à ton âge, ma chère petite, sans beaucoup réfléchir. Comment pouvons-nous savoir si on n’a pas fait à ta tante quelque