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comme le visage de maman est changé ! elle a l’air presque heureux ! »

Mme Dabrovine sourit, embrassa sa fille et baisa la main de son oncle, qui se frotta les mains avec une vivacité qu’elle ne lui avait pas encore vue.

Dérigny paraissait aussi content que le général ; il s’empressa de faire sa commission, et compléta l’établissement en lui apportant la petite table chargée de papiers et de livres sur laquelle il avait l’habitude de travailler et d’écrire.

Le général

Bravo ! mon ami. Vous avez de l’esprit comme un Français ! Je n’avais pas voulu vous parler de la table, pour ne pas trop vous charger. Je suis enchanté de l’avoir. Je commence à m’arranger chez toi comme chez moi, ma fille. Dérigny ne te gênera-t-il pas ? J’ai souvent besoin de lui pour mon travail.

Madame Dabrovine

Ceux que vous aimez et qui vous aiment, mon oncle, ne peuvent jamais me gêner ; c’est au contraire un plaisir pour moi de voir M. Dérigny vous soigner, vous aider dans vos travaux. En le voyant faire, j’apprendrai aussi à vous être utile.

Natasha

Et moi donc ? N’est-ce pas, monsieur Dérigny, que vous me direz ce que mon oncle aime, et qu’il n’aime pas, et ce que je puis faire pour lui être agréable ?