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— Mais j’ai besoin de savoir la vérité, ma chère enfant, et je t’ordonne de me dire sincèrement ce qui s’est passé.

— Maman, puisque vous l’ordonnez, dit Natasha, voilà ce qui est arrivé : Alexandre et Michel ont voulu défendre le pauvre petit Paul que Mitineka, Sonushka et Yégor tourmentent depuis longtemps. Jacques et moi, nous avons fait ce que nous avons pu pour le protéger, mais ils se sont réunis tous contre nous et ils se sont mis à nous battre. Voyez comme Michel est griffé et comme Alexandre a les cheveux arrachés. Quant au bon petit Jacques, il n’a pas donné un seul coup, mais il en a reçu plusieurs.

— Venez au salon, Alexandre, Michel, avec Jacques et Paul, dit Mme Dabrovine, et laissez vos cousins et cousines se quereller entre eux. »

Le général avait entendu Natasha et sa nièce ; il ne dit rien, se leva, laissa entrer au salon Mme Dabrovine et sa suite, entra lui-même dans la galerie, tira vigoureusement les cheveux et les oreilles aux trois aînés, distribua quelques coups de pied à tous, rentra au salon et se remit dans son fauteuil.

Il appela Natasha.

« Dis-moi, mon enfant, qu’ont-ils fait à mon pauvre petit Paul.

Natasha

Mon oncle, nous jouions aux malades. Paul était un des malades ; Mitineka, Sonushka et Yégor, qui étaient les médecins, ont voulu le forcer à avaler