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tu sois nouvellement arrivée, parce qu’elle est la plus vieille ; elle a bien dix ou douze ans de plus que toi.

Madame Dabrovine

Oh non ! mon oncle, pas à beaucoup près.

Madame Papofski, piquée.

Ma sœur, laissez dire mon oncle. Ça l’amuse de me vieillir et de vous rajeunir.

Le général, enchanté.

Mettez que je me sois trompé de deux ou trois ans, ma nièce ; Natalie a trente-deux ans, vous en avez bien quarante-deux.

Madame Papofski

Cinquante, mon oncle, soixante, si vous voulez.

Le général, avec malice.

Hé ! hé ! nous y arriverons, ma nièce ; nous y arriverons. Voyons, vous êtes née en mil huit cent seize…

Madame Papofski

Ah ! mon oncle, à quoi sert de compter, puisque je veux bien vous accorder que j’ai soixante ans ?

Le général

Du tout, du tout, les comptes font les bons amis, et…

Madame Dabrovine

Mon cher oncle, nous voici dans la salle à manger ; je dois avouer que j’ai si faim…

Le général

Et moi j’ai faim et soif de la vérité ; alors je dis de mil huit cent…