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« J’espère, enfants que vous serez bons amis avec les miens, qui sont à peu près de votre âge ; vous leur apprendrez le français, ils vous apprendront le russe ; ce seront des services que vous vous rendrez réciproquement.

— Entrez, entrez tous, s’écria le général, et voyez ce qu’a fait Dérigny, en quinze jours, de cet appartement sale et démeublé. »

Mme Papofski se précipita dans la première pièce, qui était un joli salon ou salle d’étude. Rien n’avait été oublié ; des meubles simples, mais commodes, une grande table de travail, un piano, une jolie tenture de perse à fleurs, des rideaux pareils, donnaient à ce salon un aspect élégant et confortable.

Mme Papofski restait immobile, regardant de tous côtés, pâlissant de plus en plus. Mme Dabrovine examinait, d’un œil triste et doux, les détails d’ameublement qui devaient rendre cette pièce si agréable à habiter ; quand elle eut tout vu, elle s’approcha de son oncle, les yeux pleins de larmes, et, lui baisant la main :

« Mon oncle, que vous êtes bons ! Oui, bien bon ! Quels soins aimables ! »

Natasha avait couru à tous les meubles, avait tout touché, tout examiné ; en terminant son inspection, elle vint se jeter au cou de son oncle et l’embrassa à plusieurs reprises en s’écriant :

« Que c’est joli, mon oncle, que c’est joli ! Je n’ai jamais rien vu de si joli, de si commode. Nous