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étaient pauvres, et que c’était par nécessité qu’ils vivaient toujours à la campagne, aussi retirés que le permettait leur nombreux voisinage.

« Nous arrivons, dit le général ; voici mon Gromiline ; c’est là que je vous ai vus pour la dernière fois.

Madame Dabrovine

Et c’est là que j’ai été longtemps heureuse près de vous avec mon pauvre Dmitri, mon cher oncle.

Le général

Et c’est là, je l’espère, mon enfant, que tu vivras désormais ; tu y seras comme chez toi, et je veux que tu y jouisses de la même autorité que moi-même.

Madame Dabrovine

Je n’abuserai pas de votre permission, mon bon oncle !

Le général

J’en suis bien sûr, et c’est pourquoi je te la donne ; mais tu en useras, je le veux. Ah ! pas de réplique ! Tu te souviens que je suis méchant quand on me résiste. »

Mme Dabrovine se pencha en souriant vers son oncle et lui baisa la main. Les yeux de Natasha brillèrent. Sa mère avait encore souri.