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donne, pauvres enfants ! Et toi, Paul, ne fais pas le méchant et pardonne quand on te demande pardon.

— Je vous pardonne comme maman, dit Paul d’un ton majestueux.

— Merci, merci ; nous vous aimerons beaucoup : maman l’a ordonné. Adieu, Français ; à demain. »

Les huit enfants firent force saluts et révérences, et s’en allèrent avec autant de précipitation qu’ils étaient entrés.

Dérigny, qui avait écouté et regardé en tournant sa moustache sans mot dire, leva les épaules et soupira.

« Ces petits malheureux, comme ils sont élevés ! Ce n’est pas leur faute s’ils sont méchants, menteurs, calomniateurs, lâches, hypocrites ! Ils sont terrifiés par leur mère.

Jacques

Papa, est-ce qu’il faudra jouer avec eux quand ils nous le demanderont ?

Dérigny

Il faudra bien, mon Jacquot, mais le plus rarement possible ; et prends garde, mon petit Paul, d’aller avec eux sans Jacques. »

Paul

Jamais, papa ; j’aurais trop peur. »

Il était tard, on alla se coucher.