Page:Sée - Les Origines du capitalisme moderne.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Espinosa, des capitalistes de Séville et de Burgos, ainsi que beaucoup de particuliers.

On comprend que les princes, dont les besoins d’argent croissaient sans cesse, aient servi la cause du capitalisme, M. H. Pirenne le montre très fortement, en ce qui concerne les Pays-Bas. Les artisans urbains ne combattent si vivement le régime monarchique que parce qu’il menace l’exclusivisme municipal, auquel le triomphe du capitalisme Serait funeste ; tel est le sens véritable de la révolte de Gand de 1477 et des troubles qui l’ont suivie. En fait, Philippe le Bon sacrifie Bruges à Anvers, qui représente l’esprit nouveau ; aux intérêts d’Anvers, qui se livrait au lucratif « apprêtage » des draps anglais, il sacrifie, vers 1500, l’industrie drapière de la Flandre et du Brabant.

On le voit, on ne saurait nier la relation qui existe entre le développement desmonarchies, des grands États, et les progrès du capitalisme. Les emprunta des princes, les besoins du crédit public ont singulièrement augmenté l’importance des grandes puissances financières, des Fugger et de leurs émules.


5. Le développement des banques. — Un trait caractéristique de l’époque, c’est le progrès des banques, fondées principalement par des Italiens, qui, dès le Moyen âge, avaient l’expérience de ces entreprises, et aussi par des Allemands.

Ces banques étaient des banques de dépôt. Grâce à l’argent qu’apportaient des hommes de toutes les classes (nobles, comme marchands), le banquier peut tenter de vastes spéculations. Tel, Ambroise Hœchstetter, qui voulut accaparer le marché dumercure, et qui finit par se ruiner et ruiner ses commanditaires. À Lyon, se créèrent de nombreuses banques, — surtout italiennes