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pas seul à ne rien faire, il roule, dans Corinthe assiégée et trépidante, le bruit de ses rires et de son tonneau.

Par leurs violentes attaques contre la cité et son artifice, en montrant des philosophes parmi les mendiants et les esclaves, ils heurtent de front les préjugés antiques et quelques mensonges peut-être éternels[1].

Les stoïciens apparaissent d’abord comme des cyniques moins âpres dans la forme. En outre, ils complètent la vertu cynique en ajoutant à la

  1. Malgré le titre que je leur ai donné, Les Paraboles cyniques s’écartent quelquefois de ce qu’on pourrait appeler le cynisme orthodoxe. Je m’en éloigne encore davantage dans Les Voyages de Psychodore. Si je créais un personnage au lieu d’adopter un philosophe connu, c’était, en effet, pour rester libre d’inventer aussi dans la doctrine. Psychodore, précurseur de Zénon de Cittium, me paraît cependant vraisemblable à l’époque et dans le milieu où je l’ai placé.

    L’action du Père Diogène se passe de nos jours. Ce que le héros dit du cynisme est exact. Mais on devine que, dans le milieu actuel, il ne réussit guère, malgré ses efforts, à réaliser sans déformations l’ancienne vie cynique.

    On trouvera le profil du vrai cynique dans Les Véritables Entretiens de Socrate. Je présente le livre comme traduit d’Antisthène. Je me suis appliqué, naturellement, à conserver à l’auteur supposé son caractère, sa pensée et son rythme de pensée.