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Heu ! morimur strati, mersi, spoliati ;
Mens mala legati nos facit ista pati.

Il est impossible de ne pas ajouter, pour faciliter la compréhension de ces vers, que la reine passait pour être la maîtresse du cardinal Saint-Ange, et que c’est ainsi qu’on pouvait dire d’elle qu’elle était le mauvais esprit du légat.

Je rappellerai encore les troubles qui eurent lieu en 1251, où des écoliers studieux furent emprisonnés tandis que les véritables auteurs du trouble échappèrent ; ce qui amena la proposition de séparer les écoliers en bons et en mauvais, de façon que l’Université pût réclamer les premiers sans crainte de se tromper s’ils étaient arrêtés, et abandonner les seconds. Je rappellerai également qu’en 1268, selon Félibien, les bourgeois réitérèrent, sous l’épiscopat d’Étienne Tempier, les plaintes déjà faites plusieurs fois contre les écoliers, qui couroient armés les nuits et exerçoient toutes sortes de violences; ce qui engagea l’évêque à lancer de nouveau une excommunication contre les coupables.

Je ne sais si elle réussit mieux que les précédentes.


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NOTE T.

(Voyez page 158, note 1.)


Cy commance la descrissions
Et la plaisance des religions :
Bon i fait avoir mansions
Qui veut souffrir les passions.


Se li Rois de Cambray[1] véist

  1. Rois de Cambray : c’est le nom de l’auteur, ainsi appelé, de même que plusieurs autres poëtes, parce qu’il avait probablement remporté la couronne dans quelques concours littéraires, ou parce qu’il était à Cambray le chef, le roi des ménétriers. Nous avons en outre de lui une Vie de saint Quentin en vers, un Ave-Maria en vers, un ABC par équivoques, avec la signification des lettres ; enfin La Mort de Nostre Seigneur en vers. La Description des Religions est tirée du Ms. 274 bis, N.-D., folio 15, verso ; chacune de ses strophes se termine par