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LI DIZ DE PUILLE.

Bien i meteiz le vostre, bien l’i aveiz jà mis ;
Bien monstreiz au besoing que vos iestes amis :
Se chacuns endroit soi c’en fust si entremis,
Ancor oan éust Charles mult moins d’anemis.

Prions por le roi Charle ; c’est por nos maintenir,
Por Dieu et sainte Églize c’est mis au convenir.
Or prions Jhésu-Crit que il puist avenir
A ce qu’il a empris, et son ost maintenir.

Prélat, ne grouciez mie dou dizèime paier,
Mais priez Jhésu-Crit qu’il pance d’apaier ;
Car se ce n’a mestier, sachiez sanz délaier,
Hom panrra à méimes : si porroiz abaier[1].


Explicit.

  1. Il y eut en effet un décime de levé, pour les frais de l’entreprise de Charles d’Anjou, par les soins de Simon de Brie, alors légat en France et cardinal, qui avait déjà conclu le traité qui donnait la Sicile à ce prince ; mais il paraît que, bien qu’à cette besogne on employât un prince de l’Église, le clergé n’en était pas trop content.