Page:Ruskin et la religion de la beauté.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les unes contre les autres devant le Triomphe de Saint Thomas d’Aquin, L’une d’elles lisait :

Optavi et datus est mihi sensus,
Invocavi et venit in me spiritus sapientiæ,
Et præposui illam regnis et sedibus.

Puis la voix reprenait un texte anglais dont voici le sens :

« … J’ai prié, et l’esprit de la sagesse est descendu sur moi… Le pouvoir personnel de la sagesse, la σοφια ou sainte Sophie à laquelle le premier grand temple chrétien a été dédié, cette sagesse supérieure qui gouverne par sa présence toute la conduite des choses terrestres et par son enseignement l’art terrestre tout entier, Florence vous dit qu’elle ne l’a obtenue que par la prière… »

Longtemps elle lut ainsi, passant des aperçus les plus éloquents sur le rôle de la discipline dans la pensée humaine aux remarques les plus minutieuses sur les doigts ou les cheveux de tel personnage de la fresque, notant les repeints, étudiant les airs de têtes, les plis des robes, opposant l’attitude calme de la Rhétorique aux