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qui nourrit[1] ». Le caractère le plus inépiscopal qu’un homme puisse avoir est par conséquent d être aveugle. Le plus impastoral est, au lieu de nourrir, d’avoir besoin d’être nourri, d’être une bouche. Mettez les contraires ensemble et vous avez « Aveugles bouches ». Nous pourrons trouver quelque utilité à poursuivre un peu cette idée. À peu près tous les maux sont venus à l’Église d’Évêques qui désiraient le pouvoir plus que la lumière. Ils souhaitent l’autorité, non la vigilance. Tandis que leur fonction réelle n’est pas de gouverner ; elle peut être d’exhorter et de réprimander vigoureusement, mais c’est la fonction du Roi de gouverner : la fonction de l’Évêque est de surveiller son troupeau ; de le numéroter brebis par brebis, d’être toujours prêt à rendre un compte complet. Maintenant il est clair qu’il ne peut as donner un compte des âmes autant qu’il n’a pas numéroté les corps. La première chose, donc, qu’un évêque ait à faire est au moins de se placer dans une situation où à n’importe quel moment il puisse obtenir l’histoire,

    presque toutes les autres sa conversation. Mais au point de vue de l’art on voit que serait le danger pour un écrivain moins doué que lui ; les mots sont en effet beaux en eux-mêmes, mais nous ne sommes pour rien dans leur beauté.Il n’y a pas plus de mérite pour un musicien à employer un mi qu’un sol ; or, quand nous écrivons nous devons considérer les mots à la fois comme des œuvres d’art, dont il faut que nous comprenions la signification profonde et respections le passé glorieux, et comme de simples notes qui ne prendront de valeur. (par rapport à nous) que par la place que nous leur donnerons et par les rapports de raison ou de sentiment que nous mettrons entre elles. (Note du traducteur.)

  1. Cf. Bible d’Amiens, IV, 26 : « Telles qu’elles sont ces six lignes latines expriment au mieux l’entier devoir d’un évêque en commençant par son office pastoral : nourrir mon troupeau, qui pavit populum. (Note du traducteur.)