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La majesté ou « état » d’un roi et le droit de son royaume à être appelé un état dépendent donc de leur immutabilité respective : nul tremblement, nulle oscillation qui trouble l’équilibre ; ils sont établis et leur tronc est assis sur les fondations d’une loi éternelle que rien ne peut altérer ni renverser.

I

53. Étant persuadés que la littérature et l’éducation en général sont utiles seulement en ce qu’elles tendent à nous affermir dans la possession de ce pouvoir tranquille, bienfaisant et par conséquent royal que nous exerçons sur nous-mêmes d’abord et ensuite, à travers nous-mêmes, sur tout ce qui nous entoure, je vais maintenant vous prier de considérer avec moi quelle part et quelle sorte d’autorité royale découlant d’une noble éducation peut être justement possédée par les femmes. Jusqu’ou sont-elles appelées à posséder un véritable pouvoir de reine ? — Non point à leurs foyers simplement, mais sur tout ce qui est situé dans leur sphère. Dans quel sens aussi, si elles-mêmes comprenaient et exerçaient cette influence royale ou gracieuse, l’ordre et la beauté produits par un pouvoir aussi aimable nous justifieraient-ils d’appeler les territoires sur lesquels règnerait chacune d’elles : « les jardins des reines. »

54. Ici, dès le début, nous rencontrons une ques-