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Dans des contusions énormes qui doivent suppurer, il est bon d’employer les suppuratifs les plus capables de tirer les vaisseaux contus de leur affaissement, à moins qu’une inflammation ou une rénitence très-considérable ne soit le présage d’une suffocation prochaine, & dès-lors on ne doit s’occuper que du soin de l’appaiser & de la calmer par la saignée, soit par des applications anodines & émollientes ; fréquemment aussi doit-on, en pareille occurrence, pour éviter une suppuration trop étendue, chercher d’une part à dissiper l’inflammation des parties voisines, & de l’autre, solliciter dans celles qui sont dans le centre, une suppuration : on peut y parvenir par l’union des substances maturative & des substances émollientes.

Quant aux glandes, la formation des abcès (voyez, ce mot) y est presque aussi rare que les obstructions y sont fréquentes ; mais si l’inflammation est telle en elles qu’elles paroissent disposées à la suppuration, on doit la favoriser par l’application des maturatifs les plus pénétrans, d’autant plus que ces corps enveloppés d’une membrane fort épaisse, sont bien moins en butte à l’action des topiques. M. T.


SUREAU. Tournefort le place dans la quatrième section de la vingtième classe des arbres à fleur d’une seule pièce, dont le calice devient une baie. Il l’appelle sambucus fructu in ombella nigra. Von-Linné ke nomme sambucus nigra, & le classe dans la pentandrie trigynie.

Fleur. D’une seule pièce, en rosette concave, divisée en cinq parties recourbées en-dedans ; calice très-petit, d’une seule pièce, à quatre dentelures ; cinq étamines.

Fruit. Baie sphérique, à une loge, renfermant trois semences convexes d’un côté, anguleuses de l’autre.

Feuilles. Ailées, terminées par une impaire ; les folioles sans pétioles, ovales, alongées, pointues, dentées par les bords.

Racine. Ligneuse, longue, blanche.

Port. Petit arbre, dont les jeunes touffes sont souples, pliantes, remplies d’une moéle blanche. L’écorce extérieure des troncs, épaisse, rude, gercée ; l’intérieure fine & verte. Les fleurs, au sommet des tiges, disposées en manière d’ombelle, portées sur de longs pédicules. Les baies, rougeâtres avant la maturité, deviennent noires en mûrissant. Les feuilles opposées. Il y a une espèce de sureau, dont les feuilles sont découpées comme du persil. Elles ne constituent qu’une simple variété de l’espèce qu’on vient de décrire.

Propriétés. Les fleurs ont une odeur aromatique, forte ; une saveur douce. Les feuilles une odeur nauséabonde, légèrement virulente ; une saveur austère, un peu âcre. L’écorce moyenne est inodore, d’une saveur légèrement âcre, ainsi que les fruits.

Les feuilles récentes purgent peu ; elles causent de légères coliques. On les applique mal-à-propos, après les avoir pilées, sur les hémorroïdes, soit internes, soit externes. Les fleurs augmentent la transpiration, & même déterminent les sueurs chez les sujets qui y sont disposés. Extérieurement, leur odeur entête ; sous forme de fomentation, elles