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par le labourage, ou par un autre exercice pénible. L’heure la plus convenable pour les abreuver, est celle de huit ou neuf heures du matin, & de sept ou huit heures du soir. En été, il les abreuvera avec raison trois fois par jour, & alors la seconde sera fixée environ cinq heures après la première. Nous imaginons bien, qu’eu égard aux chevaux qui labourent, & à ceux qui voyagent, un pareil régime ne peut être exactement & constamment suivi : dans ce cas, on ne les fait boire qu’une heure ou deux après la fin du travail, c’est-à-dire, à sept heures du soir, & le matin avant de les faire travailler.


Section III.

Du temps pendant lequel le Cheval peut se passer de boire.


Aristote a fixé à quatre jours, le temps pendant lequel le cheval peut se passer de boire. Tout ce que nous savons là-dessus, c’est qu’il est des chevaux qui boivent naturellement moins les uns que les autres, & qu’il en est aussi qui boivent trop peu, comme par exemple, les chevaux étroits de boyaux : il en est encore que le dégoût & la fatigue empêchent de s’abreuver ; il s’agit alors de réveiller dans ceux-ci le désir de boire, par quelques poignées de bon foin.


CHAPITRE VIII.

Du Pansement de la Main.


Section première.

Nécessité du Pansement de la Main.


De toutes les excrétions, la plus intéressante est celle qui se fait dans toute la surface du corps, au moyen d’une infinité de pores dont la peau du cheval est criblée. Ces pores ne sont autre chose que les orifices des artérioles séreuses, qui se terminent au niveau du derme ; & cette excrétion est appelée du nom de transpiration insensible. Elle ne peut être que très-considérable, puisqu’elle s’exécute sur une superficie aussi étendue que l’est le tégument du cheval. Ses effets consistent à maintenir la peau de l’animal dans une souplesse nécessaire, d’unir le poil, de le vivifier, de dégager les humeurs d’une infinité de superfluités nuisibles, de les entretenir dans un mêlange, une proportion, & une température qui constituent la santé du cheval.

La plupart des maladies que l’hippiatre observe dans cet individu, naissent de l’interruption, ou de la diminution de cette excrétion. Plus les solides chassent & déterminent les fluides à la circonférence, plus il est de ces parties qui sortent, & qui sont expulsées sous la forme d’une humidité vaporeuse, dont la plus grande partie prend corps, dès qu’elle est parvenue à l’habitude de la machine. Il en résulte la crasse, ou la poussière blanchâtre ou grisâtre que nous appercevons sur le tégument. Si cette crasse y séjourne, elle obstrue, bouche tous les orifices de la peau, prive de toute issue les liqueurs impures ; & ces liqueurs forcées, les unes de refluer dans le centre, les autres de s’arrêter à la circonférence, produisent des maladies graves & dangereuses.

Le pansement de la main n’est donc pas un soin indifférent, puisqu’il importe à la conservation du cheval, & à son existence. Si le la-