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d’élévation, à-peu-près, devant laquelle est une espèce de perron ou reposoir de quatre pouces, qu’on peut replier sur l’ouverture, pour la fermer quand les circonstances l’exigent ; c’est la porte par laquelle les abeilles entrent dans leur domicile.

L’intérieur de la ruche est divisé vers son milieu, par une galerie formée avec de petits bâtons rangés assez près les uns des autres, & fixés aux deux côtés de la ruche. Comme les abeilles vont d’abord s’établir à la partie la plus élevée, pour y commencer leurs ouvrages, leurs excrémens tombent au fond à travers les bâtons qui forment la galerie : les gâteaux sont plus solidement attachés ; dans le transport, on ne risque pas de les déranger ; les abeilles ont toute l’aisance qui leur est nécessaire pour faire leurs ouvrages & pour entrer dans les cellules : voilà l’avantage de cette galerie, qui est encore d’une autre utilité, comme il sera dit à l’article des Essaims artificiels.


Section VIII.

Ruches de Wildman.


Les ruches de Wildman, d’une figure ronde & à dessus plat, sont faites avec des cordons de paille cousus ensemble. (Fig. 13, Pl. 1.) Le dessus qui est en planches, tient au corps de la ruche par le moyen de quelques chevilles qui passent dans les trous qu’on a pratiqués à sa circonférence, & qui entrent dans le premier cordon de paille : il y a sur ce couvercle une coulisse qu’on tire à volonté. Le diamètre de ces sortes de ruches est de douze à quinze pouces environ, sur onze ou douze d’élévation. Lorsqu’on veut enlever les provisions des abeilles, on met une ruche vuide, dont on tire entiérement la coulisse, dessous celle qui est pleine ; alors les abeilles qui n’ont plus de place pour travailler dans leur première ruche, descendent dans la seconde qu’on leur a donnée, s’y établissent, & continuent leurs ouvrages. Lorsqu’on leur procure un second domicile, il faut avoir soin de fermer l’ouverture du premier qui servoit de porte, afin qu’elles entrent par celle de la seconde ruche qu’on leur a mise : il est essentiel qu’elles soient exactement unies l’une à l’autre, qu’il n’y ait aucun espace par où les abeilles puissent passer. Pour cet effet, on ferme avec du pourjet tous les intervalles qui pourroient se trouver entr’elles.

Quand on présume, au bout de quinze jours, que les abeilles ont fini de remplir la ruche supérieure, qu’elles sont parfaitement établies dans l’inférieure qu’on leur a donnée, on enlève celle de dessus pour profiter du miel & de la cire qu’elle contient ; on ferme tout de suite la coulisse de celle qui reste. Wildman assure que, si la saison est favorable à la récolte des abeilles, on peut leur donner successivement deux ruches à dessus plat qu’elles rempliront.


Section IX.

Ruches de Mahogany.


Ces ruches sont ingénieusement inventées pour jouir du plaisir de voir travailler les abeilles, & pour