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auquel est suspendu un bassin que l’on charge à volonté de différens poids. Ces poids font tourner l’index en raison de leur quantité, jusqu’à la révolution entière ; le ressort se tend en proportion, & l’on marque sur le cadran les degrés par les poids dont on s’est servi successivement ; par ce moyen on a une table assez exacte des degrés de force ou de vîtesse du vent.

Cet objet n’est point indifférent en météorologie, comme nous le verrons à ce mot & à celui de Vent, pour la connoissance parfaite de ce météore, & de ses influences dans l’économie végétale ; il importe de savoir quand & dans quelle direction le vent souffle plus ou moins fort ; les effets funestes ou salubres qu’il produit. Les différens degrés indiqueront pour la suite ce que l’on peut espérer de favorable, ou craindre de dangereux ; & c’est alors seulement que l’on pourra se flatter de construire un parfait anémoscope.

Les anciens connoissoient des machines propres à prédire les directions & les changemens de vent, comme il paroît par Vitruve. Otto de Guerike en avoit imaginé une pareille, à laquelle il donna le nom d’anémoscope ; c’étoit une petite figure de bois, qui montoit ou descendoit dans un tube de verre, suivant les variations de l’atmosphère ; mais c’étoit plutôt un baromètre qu’un véritable anémoscope, suivant l’étymologie de ce mot qui signifie, je considère le vent.

La plus simple, la plus ancienne, & la plus commode de toutes les machines destinées à remplir l’objet de cet instrument, est sans contredit la girouette. Elle indique surement les variations du vent, & par conséquent sa direction ; elle peut donc servir d’anémoscope, ou nous conduire au moins à des principes sûrs pour en construire de comparables, sur-tout si elle est jointe à un anémomètre. (Voy. Girouette) M. M.



ANEMONE. Il ne sera question dans cet article, que de celles cultivées par les fleuristes, & aux mots Hépatique, Coquelourde, &c. nous parlerons séparément de ces plantes que les botanistes ont classées parmi les anemones. Voici l’ordre de cet article :

I. Description de l’Anemone des Jardins.
II. En quoi consiste la beauté de cette plante, suivant l’opinion des Fleuristes ?
III. Des différentes familles d’Anemones, d’après leur manière de classer.
IV. Du Terrain qui leur convient.
V. Des Semis.
VI. De la culture des Anemones qui doivent fleurir.
VII. De l’époque où il convient de les arracher de terre, & de la manière de conserver les pattes.


I. Description de l’anemone. M. Tournefort range cette plante dans la septième section de la sixième classe, qui comprend les herbes à fleurs polypétales régulières, dont le pistil devient un fruit, composé de plusieurs semences disposées en manière de tête. Il la nomme, anemone hortensis latifolia. M. le chevalier Von Linné la place dans la polyandrie polyginie, & l’appelle également anemone hortensis. Il y a encore l’anémone à bouquet ou à couronne, qui est l’anemone coronaria de M. Linné. Telles sont les deux espèces d’où est provenue cette