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taire ne possède ni l’esprit de discipline, ni l’esprit d’organisation. Il subit l’autorité, parfois à un degré déconcertant, mais il est incapable de la constituer. Des syndicats ou des coopératives d’émigrants auraient besoin de chefs capables, prévoyants, actifs et doués d’initiative ; or, si de tels hommes se rencontraient dans les villages, en dehors des courtiers actuels, il est possible qu’en raison de la passivité de leurs camarades, ils fassent du syndicat leur chose et que quelques-uns des abus qu’on reproche aux caporaux se reproduisent. J’imagine d’ailleurs que les caporaux sauraient se mettre à la tête des syndicats et en prendre la direction à leur profit[1].

L’Office du travail estime que « la lutte contre les intermédiaires exploiteurs ne peut s’engager sur le terrain de la suppression, car ils représentent un progrès par rapport aux mouvements chaotiques, et ils remplissent une fonction économique importante. Leur élimination doit provenir d’un système meilleur et plus économique de médiation qui, par la force de la concurrence, se substitue à eux par un processus que l’expérience de l’étranger montre lent et difficile, mais sûr[2] ». Dans ce but, le ministre de l’Agriculture,

    micile, gagnaient des salaires dérisoires. Il croyait avoir réussi lorsque ces femmes s’imaginèrent que, si elles obtenaient une augmentation de salaires, elles verraient aussi leurs impôts augmenter. Il n’y eut plus rien à faire.

  1. Dans une caisse mutuelle d’épargne et de prêts de Rome, on découvrit un jour qu’un des membres empruntait de l’argent pour le prêter ensuite à un taux usuraire à ses camarades qui n’avaient pas idée de s’adresser directement à leur caisse.
  2. Cf. Istituzione di Uffici interregionali di coliocamento nei la-