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rocheux. Toute la région de Frosinone est largement pourvue de bonnes routes, ce qui n’est pas le cas général dans la province de Rome. Les métairies sont disséminées dans la campagne où on aperçoit partout la vigne et l’olivier ; dans de petits hameaux on remarque souvent des maisons neuves, conséquence de l’émigration en Amérique.

La culture mixte règne ici sans partage : le maïs, le froment, les fèves sont cultivées au milieu des vignes et des oliviers. Il existe des paysans propriétaires, mais la plupart sont colons a miglioria. Ce contrat, qui a des analogies avec le domaine congéable de la Bretagne, est caractérisé par les clauses suivantes : le propriétaire donne sa terre à un colon qui lui doit la moitié des produits et qui s’engage à faire des plantations et des améliorations (d’où le nom donné au contrat). Chacun des contractants a le droit de rompre le contrat chaque année ; le propriétaire doit alors rembourser au colon la moitié de la valeur à dire d’expert des améliorations faites par lui. Si le terrain est peu fertile, la redevance est seulement du tiers de la récolte et l’indemnité éventuelle ne s’élève alors qu’au tiers de la valeur des améliorations. En fait, la durée du contrat est indéfinie[1]. Les produits du bétail sont partagés par moitié si le bétail est à cheptel, sinon on partage les fourrages, car lorsque le colon cultive les terres de plusieurs propriétaires,

  1. Dans certaines communes, sa durée est fixée à une génération.