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montagnes de la province de Rome fournissent 58 pour 100 des émigrants d’été, l’Ombrie 29 pour 100 et les autres régions 13 pour 100 seulement. Cela s’explique par la nature des travaux qui sont de faible durée, mais exigent une main-d’œuvre abondante : d’abord le sarclage des vignes qui occupe beaucoup de femmes, puis la fauchaison et la moisson. Les statistiques évaluent à 30 000 le nombre des émigrants qui, en mai, juin et juillet, s’ajoutent aux 26 000 ouvriers présents au 30 avril, mais il faut tenir compte de nombreux départs : en mai et juin, les pasteurs, bûcherons et charbonniers regagnent tous leurs montagnes et sont remplacés par les faucheurs qui seraient 13 000, soit 22 pour 100 des émigrants, les moissonneurs qui seraient au nombre de 30 000, soit 49 pour 100. Il y aurait en outre 6 000 personnes occupées dans les vignes et 11 000 employées à des travaux divers. Quant aux femmes, elles représenteraient 18, 9 pour 100 du total des émigrants, mais pour les travaux des vignes cette proportion s’élèverait à 37 pour 100 et, si on tient compte seulement des émigrants originaires des montagnes de la province, elles constitueraient plus de la moitié du contingent de l’émigration, 54 pour 100. Il faut remarquer que, pendant l’été, les travailleurs engagés par les caporaux sont deux fois plus nombreux que les travailleurs libres ; pour la moisson, les ouvriers embrigadés représentent même les six septièmes du total. Ceci encore s’explique par la nature des travaux.

Dès que la moisson est faite et les battages terminés, tout le monde fuit la malaria et regagne