Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aspects[1]. On peut distinguer une émigration d’hiver de longue durée et deux émigrations d’été et d’automne courtes, mais abondantes. Ces diverses catégories d’émigrants ne se recrutent pas dans les mêmes pays. En octobre, novembre surtout, arrivent des journaliers, embrigadés pour la plupart par des entrepreneurs de main-d’œuvre appelés caporaux, et originaires des Marches et de l'Ombrie. Les Abruzzes, la Ciociaria, la Sabine fournissent aussi un grand nombre d’ouvriers de cette sorte, mais il y a parmi eux une plus forte proportion de travailleurs indépendants et de femmes. Les émigrants des régions les plus rapprochées : Ombrie, Sabine et Ciociaria, vont et viennent plusieurs fois, durant l’hiver, entre leur pays et la Campagne romaine. On estime à plus de 30 000 les émigrants qui passent ainsi l'hiver dans la province de Rome ; parmi eux, 20 000 séjournent dans l’Agro romano et se divisent en ouvriers agricoles (13 000), pasteurs (4 000), bûcherons (1 000) ; les autres trouvent du travail dans les vignes des Gastelli romani, de Tivoli et de Monterotondo.

En mai, les habitants des Marches, des Abruzzes et de la Campanie commencent à retourner chez eux et sont remplacés par des gens de l'Ombrie, de la Sabine, de la Ciociaria et du Viterbois. La zone de l’émigration se restreint et se rapproche ; mais, dans cette zone, l’intensité du mouvement migratoire s’accentue ; on estime, en effet, que les

  1. Cf. Le correnti periodiche di migrazione interna in Italia durante il 1905. Roma, 1907, publié par l’Office du travail.