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parmi les pasteurs transhumants, le nombre des petits patrons indépendants a diminué, le latifundium n’y est pour rien : c’est un résultat de la sélection naturelle qui est plus rapide et plus accentuée à notre époque, par suite du développement des transports et du commerce.

Cependant rien n’est immuable et pour les pasteurs eux-mêmes on peut voir se dessiner la crise. Leur population s’accroît et le nombre des places de bergers est limité, comme aussi le nombre des brebis que peuvent nourrir les pâturages extensifs de l’Agro romano. Les moyens d’existence menacent d’être un jour insuffisants. Mais la crise se trouve être conjurée avant même d’avoir éclaté par le développement de l’industrie laitière aux environs de Rome : un certain nombre d’émigrants trouvent actuellement dans les vacheries des emplois permanents qui leur assurent des moyens d’existence stables. Nous avons là en raccourci toute la question agraire dans la Campagne romaine et sa solution naturelle par la transformation des méthodes de travail et l’exploitation intensive du sol.

II. - La culture

L’émigration temporaire. — Si la situation des bergers transhumants est à peu près satisfaisante, on n’en saurait dire autant des émigrants cultivateurs.

Il y a vers la province de Rome un courant migratoire très intense qui se présente sous plusieurs