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dessus du village se trouvent les champs à blé et les pâturages[1]. Les pâturages et les bois communaux couvrent environ 2 000 hectares, mais la commune a droit de pâturage sur les terres en jachère qui sont ainsi soumises à la vaine pâture. De ce fait le droit de propriété subit une restriction, car on ne peut ensemencer les terres qu’une année sur deux ; cependant la population s’étant beaucoup accrue, la commune a autorisé les propriétaires à semer sur leurs propres terres des lentilles, des haricots ou des pommes de terre pendant l’année jadis consacrée à la jachère. Il en est résulté une diminution de la surface laissée libre pour le pâturage, une diminution correspondante du nombre des brebis qui viennent estiver et une augmentation de la taxe de pâturage prélevée par la commune : cette redevance, jadis de 20 centimes par tête, a été portée à 1 franc pour les brebis étrangères, et à 60 centimes pour les brebis des habitants. Autrefois il est venu jusqu’à 18 000 brebis à Cervara ; actuellement il n’en vient plus que 7 000, qui séjournent de la mi-juin jusqu’en octobre-novembre.

Nous enregistrons ici une répercussion très nette du mode de travail sur le régime de la propriété. L’art pastoral domine et le droit de propriété,

    dans toute l’Italie centrale. Elle consiste à associer dans le même champ une plante annuelle (céréale ou fourrage) avec une plante vivace (vigne, olivier, mûrier). Le même sol porte ainsi deux récoltes simultanées.

  1. En 1908, on a récolté à Cervara 3 600 hectolitres de froment sur 600 hectares, 1 200 hectolitres de vin sur 200 hectares en culture mixte ; en 1907, 300 hectolitres de maïs sur 100 hectares ; en 1908-1909, 200 hectolitres d’huile.