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par suite de l’extension du pâturage transhumant aux dépens de la culture et de l’élevage des bovidés, et par suite de la concentration des troupeaux. Le propriétaire loue ses terres directement aux pasteurs transhumants.

1. — L’ART PASTORAL

Le paturage et les berges transhumants. — Jadis, on élevait sur chaque domaine des bœufs et des chevaux qui paissaient toute l’année dans la Campagne de Rome. Mais aujourd’hui les infatigables petits chevaux romains et les bœufs à grandes cornes ont disparu devant les brebis descendues des Apennins. Tandis qu’en beaucoup de pays, le nombre des moutons est en décroissance et que les bêtes à laine cèdent souvent la place au gros bétail, le contraire se produit ici. Il ne faudrait pas en conclure à une régression de l’agriculture. Bœufs et chevaux vivent à l’état libre, uniquement du pâturage comme les brebis : c’est de l’élevage extensif dans l’un et l’autre cas. Il est assez naturel que ce soit l’animal qui s’accommode le mieux de cette méthode d’exploitation qui élimine les autres ; c’est précisément le cas de la brebis qui est élevée ici, non en vue de la boucherie, mais pour la production du lait. La brebis a d’ailleurs sur le bœuf l’avantage de pouvoir fuir, par la transhumance, la brûlante sécheresse de l’été qui cause parfois une grande mortalité parmi les animaux qui restent dans l’Agro romano où la nourriture peut venir à manquer