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tion a, au contraire, servi de modèle. Elle est actuellement dirigée par les deux associés, M. Monti fils, qui a fait ses études d’agriculture et d’art vétérinaire à Milan et qui s’occupe plus spécialement du bétail, et M. Bonfichi qui dirige les cultures. Ils paient 33 000 francs de ferme et n’estiment pas avoir fait une mauvaise affaire, quoique le bail de dix-huit ans soit trop court pour leur permettre de retirer pleinement le fruit de leur travail et des capitaux qu’ils ont engagés.

La partie du domaine non transformée est sous-louée à un pasteur d’Aquila qui y entretient 1 500 brebis. Le reste est organisé en vue de la production du lait. La Cervelletta a été la première vacherie de l’Agro romano. Il y a 10 hectares de marcite irriguées avec de l’eau de source à 12°, ce qui favorise la végétation d’hiver et permet de couper du fourrage vert même en janvier. Il y a aussi des prairies ordinaires naturelles et artificielles et des cultures sarclées : betteraves, raves, pommes de terre. Le propriétaire a exigé la plantation de 2 hectares de vigne, mais, comme les fermiers n’y entendent rien, ils en abandonnent l’exploitation à des colons. C’est aussi à cinq familles de colons qu’est confiée la culture du blé moyennant redevance de la moitié du produit. Quatre hectares environ sont consacrés à la culture maraîchère faite par des colons qui sont aussi chargés de vendre les légumes ; les fermiers contrôlent sommairement, ils ne se laissent pas détourner par ces détails de leur spéculation principale qui est la production du lait.

Il y avait jadis à la Cervelletta 30 têtes de gros