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ce qui, pour les 200 000 hectares de l’Agro romano, représente un peu plus de 19 centimes par hectare. C’est un devoir du patron d’assurer à ses ouvriers une bonne hygiène du travail ; en toute justice, c’est donc aux propriétaires de supporter les frais de quininisation, d’autant plus qu’ils profitent indirectement de l’amélioration de l’état sanitaire du pays. Les mesures prises par l’état sont évidemment empreintes de paternalisme autoritaire, mais son intervention est ici nécessitée, d’une part, par l’inaptitude de la population rurale à prendre d’elle-même les soins hygiéniques qu’imposent les circonstances, d’autre part, par l’insouciance et la négligence des patrons : l'action des pouvoirs publics se développe en raison du défaut d’organisation privée et de l'incapacité générale de la race.

L’initiative privée et la Croix-Rouge. — Les résultats obtenus n’eussent pas été si brillants si les particuliers n’avaient pas apporté à l’œuvre antimalarique un concours précieux. L’État peut bien vendre de la quinine à bon marché et en faire distribuer gratuitement aux travailleurs, mais il faut des savants persévérants pour rechercher continuellement de nouveaux moyens de lutte plus sûrs et plus efficaces, il faut des médecins dévoués pour soigner les malades et appliquer le traitement i préventif.

C’est à la Cervelletta, une ferme où nous reviendrons tout à l’heure, que la Société pour l’étude de la malaria installa en 1899 sa première station expérimentale ; c’est là que le Prof. Celli expérimenta