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soumis à une exploitation extensive. Elle se pose dans la Campagne romaine dont les solitudes semblent vouloir isoler la Ville éternelle du reste du monde, et où des milliers d’hectares ne sont peuples que de quelques bergers. Là, c’est bien le latifundium qui domine et qui caractérise le régime foncier. Par latifundium nous devons entendre la grande propriété soumise à une exploitation extensive, quel qu’en soit d’ailleurs le possesseur : communes, œuvres pies ou particuliers.

Les biens communaux dans la province de Rome atteignent une valeur cadastrale de 13 millions de francs. Les communes de Nettuno, Terracine, Sermoneta, Garpineto, Segni et Filettino possèdent chacune plus de 5 000 hectares ; trente an=utres communes ont un patrimoine de 1 000 à 5 000 hectares.

Les œuvres pies (hôpitaux, paroisses, confraternités) ont un revenu foncier d’environ 1 200 000 francs. L’hôpital San Spirito de Rome est un des grands propriétaires de l’Agro romano. Jadis les biens ecclésiastiques étaient beaucoup plus étendus qu’aujourd’hui, car une grande partie en a été vendue depuis une quarantaine d’années.

Parmi les particuliers, les propriétaires les plus importants sont les princes romains, les Chigi, les Ruspoli, les Rospigliosi, les Borghèse qui ont 15 000 hectares dans la Campagne romaine, les Caëtani qui en possèdent plus de 30 000 dans les Marais Pontins. D’autres propriétaires moins illustres et parfois d’origine récente ont aussi de vastes possessions.