Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/215

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jusqu’à nos jours, les gouvernements n’ont songé qu’à agir par voie d’autorité sans se préoccuper de remplir leur fonction propre qui est d’assurer le fonctionnement des services publics de façon à provoquer et à aider les initiatives particulières. C’est là encore une des causes du marasme dans lequel est resté plongé l’Agro romano. Pendant longtemps la sécurité y a fait défaut ; les moyens de communication y sont encore presque inexistants ; l’outillage public, économique ou social, n’existe pas. Enfin, la malaria est un fléau qui, par sa nature, son ampleur, ses répercussions sur l’ensemble de la nation, les moyens à mettre en œuvre pour le combattre, légitime, appelle même l’intervention des pouvoirs publics. Or, il ne semble pas que, jusqu’en ces dernières années, ceux-ci aient rien entrepris de sérieux contre la malaria, mais ils ont pour excuse valable l’ignorance dans laquelle on se trouvait sur les moyens de la combattre et de la prévenir.

Actuellement le problème de la bonification nous paraît se poser de la manière suivante : pour l’État, organiser les services publics et améliorer les conditions hygiéniques afin de permettre le peuplement ; pour les particuliers, trouver des capitaux et des patrons capables d’organiser la culture intensive. Il va de soi que l’État et les particuliers ne doivent pas s’ignorer, encore moins se combattre, mais se prêter au contraire un mutuel appui et marcher la main dans la main.

Nous ne nous arrêterons pas sur l’organisation encore embryonnaire des services publics, mais avant de décrire les moyens employés et les ré-