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LA QUESTION AGRAIRE ET LE LATIFUNDIUM

remarquer en outre que si la statistique, au lieu d’indiquer la valeur des diverses catégories de propriétés, indiquait leur étendue globale, les chiffres relatifs à la grande propriété seraient beaucoup plus élevés, car les vignes, par exemple, qui sont très morcelées et comptent dans la petite propriété, ont une valeur bien plus grande que les pâturages et les bois. On voit par les chiffres cités plus haut que la petite propriété occupe cependant une place honorable dans la province de Rome[1]. Mais il faut remarquer que la petite propriété est localisée dans les montagnes et dans les régions viticoles comme les monts Albains et les faubourgs de Rome. Dans ces régions-là, la question agraire ne se pose pas puisque le sol est soumis à une culture aussi intensive que le permettent les conditions du lieu, et que les paysans y sont propriétaires. Elle se pose au contraire dans la partie nord de la province où des paysans prolétaires se trouvent en face d’immenses domaines

  1. Nombre des propriétaires fonciers :
    Au-dessus de 1 000 hectares 
    249
    De 1 000 à 500 hectares 
    228
    500 à 251  
    422
    250 à 101  
    850
    100 à 51  
    1 329
    50 à 26  
    2 425
    25 à 11  
    5 544
    10 à 11  
    61 297
    100 ares à 51 ares 
    31 084
    50 à 26  
    28 031
    Au-dessous de 25 ares 
    41 482

    On voit combien est développée la très petite propriété puisque, dans un pays où les enfants sont très nombreux, sur 1 142 000 habitants on compte 172 941 propriétaires.