Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que, partout où aura été fait le maggese, et à la même personne qui l’aura fait, il soit permis, l’année suivante, de faire le colto sans payer aucune redevance[1]. »

L’œuvre la plus durable du pontificat de Pie VI fut le cadastre de 1783, d’après lequel le territoire de l’Agro romano comprenait 204 435 hectares répartis entre 362 latifundia dont 234 (127 320 hectares) possédés par 113 particulier ? et 128 (77 107 hectares) par 64 œuvres pies. Trois propriétaires possédaient plus du quart de la Campagne romaine, à savoir :

Le prince Borghèse. . . . . 22 149 hectares.
Le chapitre de Saint-Pierre. . . . . 20162 —
L’hôpital du Saint-Esprit. . . . . 15310 —


D’après l’avis des experts, l’étendue à ensemencer chaque année aurait été de 42 577 hectares[2].

Pie VII, par motu proprio du 4 novembre 1801, établit des amendes sur des terres arables laissées incultes et des primes pour les terrains cultivés. Dans le but de favoriser le peuplement par la culture intensive il frappe, le 15 septembre 1802, les terrains incultes d’une surtaxe qui cessera d’être appliquée seulement quand les terrains seront subdivisés par vente, emphytéose ou colonage, ou quand les propriétaires se détermineront à y introduire la culture des céréales ou des plantes arborescentes. Le produit de cette « taxe

  1. Maggese : culture sur jaclière ; colto : culture sur terrain déjà cultivé l’année précédente.
  2. Fracchia, op. cit., p. 76.