Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE PREMIER

LA QUESTION AGRAIRE ET LE LATIFUNDIUM

État de la propriété dans la province de Rome. — Les paysans de la province de Rome réclament des terres à travailler et, si on ne leur en donne pas, ils envahissent et labourent celles des grands propriétaires. C’est là un premier fait que nous constatons par la lecture des journaux ; il en est un second que nous pouvons observer de la portière d’un wagon : c’est que la campagne est fort peu et fort mal cultivée, que les villages y sont clairsemés, et même dans les environs de Rome, dans la Campagne romaine proprement dite, on n’aperçoit plus ni cultures, ni villages. Ces deux observations rapides et superficielles nous amènent à faire l’hypothèse que la petite propriété doit être relativement peu développée dans la région et que le paysan non seulement ne peut pas aisément devenir propriétaire, mais trouve difficilement à employer ses bras. C’est bien, en effet, ce que va nous confirmer l’étude de l’organisation de la propriété dans la province de Rome.

Consultons les statistiques de l’Enquête agraire ;