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CHAPITRE V

LA BONIFICATION ET LA CULTURE INTENSIVE

Nous venons de voir comment la loi a essayé de résoudre le problème agraire dans la province de Rome. Trompé par les apparences de la « lutte pour la terre », le législateur a cru pouvoir remédier au mal en modifiant la forme de la propriété légale, en assurant l’indépendance absolue de la propriété privée et en consacrant et en renforçant à côté d’elle la propriété collective. Ces réformes n’ont pas donné les résultats qu’on en attendait parce qu’elles n’atteignent pas le mal dans sa racine. Nous savons que la forme de la propriété s’adapte au mode de travail : modifier l'une sans transformer l’autre, c’est faire œuvre vaine ou tout au moins imparfaite. C’est ce que les faits ont démontré. La suppression des usages publics sur les latifundia n’a pas par elle-même amené la culture intensive et les paysans ne semblent pas, actuellement et sauf exception, exploiter les domaines collectifs autrement qu’ils n’exploitaient les terres soumises aux servitudes publiques.

Or, puisque la crise agraire provient d’un manque d’équilibre entre le nombre des hommes à