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constitution et leur fonctionnement depuis 1894.

Le but de la loi du 4 août 1894 était « de conserver en vie, en leur donnant des raisons de vivre, les universités et communautés agraires préexistantes, d’infuser de la vie à la masse inorganique de ceux qui, avant la loi de 1888, exerçaient les droits d’usage sur les terres et, après In loi, en échange de ces droits, eurent la propriété d’une partie ou de la totalité des terres… » ; « de conserver les collectivités en les adaptant au progrès des temps, à l’orientation nouvelle de l’agriculture, à de nouvelles formes juridiques, à de nouveaux buts sociaux ». De telles collectivités « auraient dû greffer le principe moderne de la coopération sur le tronc vieilli des communautés écloses au moyen âge[1] ». Or il semble que la pensée du législateur n’ait pas été bien comprise, ou du moins que ses intentions n’aient pas été respectées par la population car on peut noter des indices très nets d’individualisme dans le fonctionnement des domaines collectifs.

Jadis les usagers trouvaient en face d’eux, dans l’exercice de leurs droits, le propriétaire qui s’opposait à l’exploitation abusive du fonds ; cet obstacle a disparu lorsque le propriétaire privé a été remplacé par une association collective « et la cupidité des particuliers s’est manifestée sous toutes les formes, toujours aux dépens de l’association à laquelle personne ne se sent appartenir, et de la chose commune que chacun considère comme la sienne propre et prétend exploiter à

  1. Relazione sull’andamento dei dominii collettivi, p. 21.