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La crise agraire se manifeste ici par la lutte pour la terre ; il s’agit de savoir pourquoi la terre de ce pays ne nourrit pas les hommes qui le peuplent. C’est seulement par une analyse aussi exacte que possible de l’organisation de la propriété que nous pourrons espérer découvrir les causes du malaise, en examinant attentivement si cette organisation est en harmonie avec les conditions du travail, l’état social de la population et les besoins de la société moderne.

Lorsque nous aurons déterminé les causes de la crise agraire, nous verrons quels remèdes y ont été proposés ; nous constaterons que l’intervention des pouvoirs publics est actuellement nécessaire, mais que cette intervention a des limites bien précises et qu’elle est par elle-même inefficace si elle n’est pas secondée par l’action énergique et persévérante des initiatives privées.

Nous serons amenés à conclure par cette affirmation devenue banale que la valeur propre de l’homme, résultat de la formation sociale et de l’éducation familiale, est le facteur dominant dans les problèmes qui se posent devant l’observateur des sociétés humaines. La prospérité, la supériorité sociales appartiennent aux individus et aux peuples qui savent le mieux s’adapter aux conditions du lieu et du temps pour maîtriser les forces naturelles et en tirer les moyens d’existence les plus abondants pour favoriser l’essor de la race.

Une étude monographique comme celle qu’on va lire n’a d’autre but que de déterminer, par une observation limitée mais minutieuse, et par une