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tuellement ce droit de la Consociazione ne peut plus s’exercer faute de terres, car le domaine de l’Université a fondu petit à petit et se trouve réduit maintenant à une cinquantaine d’hectares de pâturage. Le reste a été cédé en emphytéose à des habitants de Frascati qui y ont planté de la vigne et paient des redevances. Ceci est absolument contraire à la loi, mais l’autorité supérieure a dû accepter le fait accompli, car ce sont les habitants eux-mêmes qui ont demandé à l’Université ces concessions. On voit qu’ici sur un terrain favorable à la culture intensive, le domaine collectif évolue vers la propriété particulière et ne se maintient que pour les pâturages. Cette évolution n’est pas un phénomène récent, car, d’après les anciens documents, l’Université de Frascati possédait au xviie siècle près de 1 000 hectares qui ont été peu à peu concédés en emphytéose. Depuis cette époque le nombre des boattieri a augmenté ; mais leur richesse respective en bétail a diminué, puisque le maximum de bœufs qu’ils sont autorisés à entretenir a passé de cinquante à six ; nouvelle preuve de l’évolution qu’a subie le mode de travail et avec lui la constitution de la propriété.

Actuellement, à part les terrains en pacages, la fortune de l’Université agraire de Frascati est exclusivement constituée par des redevances emphytéotiques. Quel emploi est-il fait des fonds provenant de ces redevances ?  ? sous avons vu qu’une certaine somme est consacrée à des achats de jeunes bêtes confiées à cheptel à des paysans peu fortunés ; mais la plus grande partie des ressources sert à affermer des terrains qui sont en-