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quelque chose à faire quand on a le désir de s’occuper ? J’apprends d’ailleurs que la main-d’œuvre salariée est ici fournie par des étrangers venus des Marches et des Abruzzes ; ce sont aussi les seuls qui prospèrent et qui habitent des maisons convenables. Les indigènes croiraient déroger, me dit-on, en travaillant à la journée ; il sont peu désireux d’améliorer leur mode d’existence, car des maisons remises à neuf restent sans locataires, sous prétexte qu’elles sont à 200 mètres du village. On a bien l’impression d’être là en présence de communautaires déprimés.

J’emprunte à un mémoire judiciaire l’état de la propriété sur le territoire de Formello :

« Le territoire et le castrum de Formello étaient un fief des Orsini et faisaient partie du duché de Bracciano. Mais la maison Orsini subit de grands désastres financiers et, en 1661, fut contrainte de vendre presque tous ses biens. Formello fit partie d’une vente qui comprit aussi le territoire de Campagnano, de Gesano et de Scrofano et fut acquis par la famille Chigi.

« Le territoire de Formello, dont le village occupe le centre, a une superficie de 2 250 hectares environ. 528 hectares sont biens patrimoniaux de la commune ; 1600 hectares appartiennent au prince Chigi, la plus grande partie en pleine propriété et une petite partie en emphytéose. Le reste appartient à des particuliers ou à des personnes morales.

« Des terrains, quelques-uns sont clos (ristretti) et en culture intensive ; ils appartiennent soit au prince, soit à des particuliers, mais pres-