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sorte de plaine basse coupée de ravins et bosselée de mamelons, où l’eau peut facilement stagner, le Vilerbois est une région élevée présentant des pentes générales suffisantes pour permettre l’écoulement facile des eaux et l’assainissement naturel du pays. La malaria existe bien dans nombre de villages, surtout par l’incurie des habitants qui laissent s’établir des mares et des flaques d’eau, mais en raison de l’altitude et de l’absence de marécages elle n’a jamais été un obstacle absolu au peuplement du pays.

C’est là la grande différence qui existe entre le latifundium du Viterbois et le latifundium de l’Agro romano : la présence d’une population stable groupée en villages. C’est l’action de ce facteur nouveau sur l’organisation du travail et de la propriété qu’il s’agit d’étudier, Nous n’aurons rien de particulier à signaler au sujet des services publics, puisque ces villages forment des communes régulièrement constituées, ce qui prouve bien que la crise des services publics dans l’Agro romano n’a pas pour cause exclusive le latifundium en soi.

Dans le Viterbois, comme dans la Campagne romaine, le pâturage est de beaucoup le mode d’exploitation dominant ; on constate que, depuis quelques années, il gagne chaque jour du terrain aux dépens de la culture. Mais celle-ci résiste mieux que dans l’Agro romano, à cause de la présence de la population qui a besoin de céréales pour se nourrir : c’est même là la principale cause du conflit entre propriétaires et paysans, c’est le nœud de la question agraire. Cette culture est d’ailleurs